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Héritage et sœur non-musulmane

Question

Si nous laissons notre sœur en apostasie héritée sans ne rien dire sommes-nous responsables devant Dieu ? Elle est mariée à un mécréant et vit avec lui à ce jour. Elle ne reconnaît pas l'Islam ni ne pratique ses rites. Allahou alem. Notre père de son vivant l'a reniée jusqu'à la mort, mais ne nous a donné aucune instruction à ce sujet, ni notre mère d'ailleurs. Barack allah oufikoum inchallah.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Concernant l'héritage d'un apostat, sachez que quiconque apostasie l’Islam – qu’Allah nous en préserve – avant le décès du musulman dont il devrait hériter, est exclu de la succession. En effet, il n’y a pas d’héritage entre un musulman et un non-musulman, conformément au hadith : « Le musulman n’hérite pas du non-musulman, et le non-musulman n’hérite pas du musulman. » (Boukhari et Mouslim).

L'Encyclopédie de droit islamique koweïtienne (Al-Mawsû’a al-Fiqhiyya al-Kuwaitiyya) stipule clairement : « Les savants sont unanimes sur le fait que l’apostat n’hérite d’aucun de ses proches musulmans, car le lien de parenté religieuse est rompu par l’apostasie. »

Il est bon de savoir qu’une personne initialement reconnue comme musulmane ne peut être considérée comme non-musulmane (et donc privée de son droit à l'héritage) sans une preuve irréfutable de son apostasie. Cette preuve doit se manifester soit par sa propre confession explicite d’apostasie, soit par un jugement officiel émanant d’un tribunal islamique compétent.

Il est important de noter aussi qu'une femme musulmane n'est pas considérée comme non-musulmane du seul fait d'épouser un non-musulman ou de commettre un péché majeur. Seule une cour islamique compétente est habilitée à statuer sur de tels cas et à confirmer une éventuelle apostasie.

Si tous les héritiers sont majeurs, jouissent de leurs pleines facultés mentales et souhaitent, à titre de conciliation et dans l’espoir d’un retour à l’Islam, accorder une part de l’héritage à l’apostat (une fois son apostasie avérée), cela leur est permis. Les biens successoraux leur appartiennent de plein droit, et ils sont libres d’en disposer comme ils l’entendent.
Et Allah sait mieux.

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